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La sottise, l’erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.
Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.
Sur l’oreiller du mal c’est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.
C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;
Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.
Ainsi qu’un débauché pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisé d’une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.
Serré, fourmillant, comme un million d’helminthes,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.
Si le viol, le poison, le poignard, l’incendie,
N’ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins,
C’est que notre âme, hélas ! n’est pas assez hardie.
Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infâme de nos vices,
Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde ;
C’est l’Ennui ! – l’oeil chargé d’un pleur involontaire,
Il rêve d’échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
- Hypocrite lecteur, – mon semblable, – mon frère !
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Démocratie
« Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour.
« Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques.
« Aux pays poivrés et détrempés ! — au service des plus monstrueuses exploitations industrielles ou militaires.
« Au revoir ici, n'importe où. Conscrits du bon vouloir, nous aurons la philosophie féroce ; ignorants pour la science, roués pour le confort ; la crevaison pour le monde qui va. C'est la vraie marche. En avant, route ! »
Arthur Rimbaud Recueil : Illuminations
Découvrez le poème dédié aux 13 militaires morts au combat pour la France au Mali le 25 novembre dernier.
Ce soir en lettres de souffrance …
Ce soir le nom de France,
En lettre de souffrance,
S’écrit.
Ce soir le nom de France
S’épanche en silence,
Sans cris.
Que tous les civils me pardonnent
Mais quand les militaires donnent
Leur Vie
Qu’ils soient de camps, de vaisseaux, d’avions ou d’armes
Qui mieux que leurs frères
Pour connaître, si fière,
La profondeur de leur Don
Sous les armes.
Dans des fauteuils de cuir ou couverts de velours
Combien de beaux parleurs et autres troubadours
Sauront gloser longtemps,
Enfin un certain temps
Et se tairont ensuite
Plus vite
Qu’un déserteur en fuite.
Et des soldats mourront
Dans l’indifférence du Don
De leur Vie.
Quand j’écris dans ces lignes
Les mots d’ « Honneur » et de « Patrie »
Et quand je compte aussi
Les lettres qui les composent
Ces mots
J’en compte treize
Honneur Patrie.
Vous êtes treize aussi !
Ce soir chacun dans notre France
Devrait pleurer un Fils
Et dans son cœur qui bat
Honorer le combat
De cette jeune Élite
Dont la mémoire est désormais inscrite
Au plus haut Panthéon
Des soldats qui font Don
Qui font DON.
Jean-Noël BEVERINI
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On peut respecter les minorités, comprendre les particularismes, accepter la diversité sans pour autant céder à l'émiettement et au fractionnisme.
Poèmes
Notre Béret
La défaite : nous n’avions plus d’armée
Et le Pays était presque totalement occupé.
Seule, une poignée de Français n’avait pas renoncé
Quelques-uns en Écosse portaient déjà le Béret !
Au début, noire était sa couleur
Bien a l’image de nos malheurs.
Jour après jour, les futurs paras s’entraînaient
Et fièrement arboraient ...Le Béret !
Ils apprirent à faire connaissance !
Avec des avions, même de reconnaissance !
Ils savaient que d’en haut, il fallait se jeter
Et comme talisman emportaient ..leur Béret !
Mais, quelle joie : après quelques sauts
Ils toisaient les autres d’un peu plus haut.
Surtout qu'après avoir passé leur brevet
L'insigne ils le portaient sur... le Béret
Goering les baptisa « les diables au béret noir »
Et, pour confirmer cette parole d'histoire
Ils se seraient crus déshonorés
S'ils étaient allé au combat autrement... qu'en Béret !
Par une attention toute charmante,
La reine d'Angleterre le voulut amarante
Et c'est ainsi qu'un jour à Paris ils se sont retrouvés
Les paras F.F.L. avec leurs... Bérets !
Et puis d'autres paras leurs succédèrent
Et, avec eux, les couleurs changèrent
Mais toujours, entre eux, ils se reconnaissaient
Puisque, sur la tête, tous avaient ...le Béret !
Rouge, vert ou bleu et même parfois noir
Qu'importe! Les paras continuent à écrire l'Histoire
Les faits d'armes se succèdent et, si les têtes ont changé,
Elles sont toujours coiffées de ce fameux... Béret !
L'Indochine, Saïgon, Ventiane, la Plaine des Joncs
Dien Bien Phù où jusqu'au bout ils tiendront
Rouge ou vert qu'importait l'unité
De loin on les voyait, ils avaient... le Béret !
Et puis ce fut ensuite l'Algérie
Où tout semblait si bien parti
Dieu ! comme on les a trompés
Tous ces braves qui portaient ...le Béret !
Militaires, civils ou retraités
Aucun de ceux-là n'est encore T.A.P.
Ce qu'ils ont vécu ils l'ont enfermé
A tout jamais, avec leurs regrets et... leur Béret !
II leur reste les souvenirs d’une jeunesse exaltante
Ils ne croient plus beaucoup «aux lendemains qui chantent »
De temps en temps, pour calmer leur âme tourmentée
Ils ouvrent l'armoire aux reliques et contemplent.,, leur béret !
Et Quand le jour viendra où leur cœur s’arrêtera
Et qu'ils quitteront ce monde ici-bas
En arrivant « là-haut » on les reconnaîtra
Puisque dans leur cercueil avant de le fermer
Sur cette poitrine où brilla le brevet
Une main pieusement déposera... le Béret !
Radio JAILLETTE
3ème S.A.S., 3ème Escadron
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Femme de militaire, qu’on ne voit pas .
Femme de militaire …
Le cœur comme seule fusil et l’amour ton uniforme.
Ni grade sur tes épaules, ni mission mais tu fais partie intégrante de l’univers militaire.
Pas d’entrainement…Tu improvises au quotidien face à l’attente et l’inquiétude.
Tu es celle qui joue sa vie en première ligne.
Tu es la gardienne de l’amour et du foyer de ton homme le “militaire”.
Pendant qu’il est à l’armée défendant notre sécurité.
A chaque mission, tu as le cœur serré.
Tu ne sais pas si ton homme reviendra te prendre dans ses bras, t’aimer et te rassurer.
Femme pas comme les autres,
tu prends sur toi et tu ne sais pas quand le retour de l’amour sera.
A chaque mission, à chaque levée du soleil, tu prends ton courage à deux mains,
et tu acceptes, le silence dans le cœur…
Derrière chaque départ en mission, tu caches ta douleur, tu restes fière.
Tu as épousé la vie…
La vie d’un militaire en mission avec les risques et l’amour de son pays.
Tu as épousé le sacrifice et le courage de faire face à son absence.
Tu as épousé son métier de militaire.
Femme de militaire.
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Femme de militaire, qu’on ne voit pas . Femme de militaire … Le coeur comme seule fusil et l’amour ton uniforme. Ni grade sur tes épaules, ni mission mais tu fais partie intégrante de l’univers militaire. Pas d’entrainement…Tu improvises au quotidien face à l’attente et l’inquiétude. Tu es celle qui joue sa vie en première ligne. Tu es la gardienne de l’amour et du foyer de ton homme le “militaire”. Pendant qu’il est à l’armée défendant notre sécurité. A chaque mission, tu as le coeur serré. Tu ne sais pas si ton homme reviendra te prendre dans ses bras, t’aimer et te rassurer. Femme pas comme les autres, tu prends sur toi et tu ne sais pas quand le retour de l’amour sera A chaque mission, à chaque levée du soleil, tu prends ton courage à deux mains, et tu acceptes, le silence dans le coeur… Derrière chaque départ en mission, tu caches ta douleur, tu restes fière. Tu as épousé la vie… La vie d’un militaire en mission avec les risques et l’amour de son pays. Tu as épousé le sacrifice et le courage de faire face à son absence Tu as épousé son métier de militaire.
Lire la suite sur : http://libnanews.com/femme-militaire-hommage-a-votre-courage-par-jinane-milelli/
Femme de militaire … Le coeur comme seule fusil et l’amour ton uniforme. Ni grade sur tes épaules, ni mission mais tu fais partie intégrante de l’univers militaire. Pas d’entrainement…Tu improvises au quotidien face à l’attente et l’inquiétude. Tu es celle qui joue sa vie en première ligne. Tu es la gardienne de l’amour et du foyer de ton homme le “militaire”. Pendant qu’il est à l’armée défendant notre sécurité. A chaque mission, tu as le coeur serré. Tu ne sais pas si ton homme reviendra te prendre dans ses bras, t’aimer et te rassurer. Femme pas comme les autres, tu prends sur toi et tu ne sais pas quand le retour de l’amour sera A chaque mission, à chaque levée du soleil, tu prends ton courage à deux mains, et tu acceptes, le silence dans le coeur… Derrière chaque départ en mission, tu caches ta douleur, tu restes fière. Tu as épousé la vie… La vie d’un militaire en mission avec les risques et l’amour de son pays. Tu as épousé le sacrifice et le courage de faire face à son absence Tu as épousé son métier de militaire.Lire la suite sur : http://libnanews.com/femme-militaire-hommage-a-votre-courage-par-jinane-milelli/
Action humanitaire ???
par Ruben
L’Homme répand une énergie
En réponse à sa propre folie
Pour panser les plaies béantes
Des populations souffrantes
Pourquoi nommer « action humanitaire »
Ce qui suit une destruction volontaire ?
Pourquoi faut-il toujours à l’être humain,
Pour se découvrir bon samaritain,
Ajouter une dose de cynisme ?
Pourquoi créer un cataclysme
Où femmes, enfants, vieillards
Payent le prix fort aux pillards ?
Agir pour satisfaire sa bonne conscience,
L’humanité s’épuise en vaines espérances.
un incendie faute d’arrêter le pyromane,
Erreur de sens, les tueurs à l’œuvre ricanent.
Ignorer la cause, agir sur les effets,
Soigner le mal et oublier le méfait,
Là est la preuve de la folie des hommes.
L’action humanitaire révèle ce que nous sommes.
Le monde à construire ici-bas,
Pour tous est un formidable combat,
Le commencement en est une claire vision
De l’âme pour briser toutes les illusions.
Le remède à employer tient en un mot,
AMOUR, guérisseur universel des maux.
Par lui s’ouvre le cœur.
Par lui se répand la douceur.
L’accolade remplace l’épée,
Le partage est signe de paix.
La parole échangée tresse
Des liens pleins de sagesse.
L’Homme capable de ce nouveau regard
Sublime sa nature, prend un nouveau départ.
Créé à la ressemblance et à l’image de Dieu
Son avenir s’écrit dans un ciel radieux.
888888888888888888888888888888888888888888888888888888888888888888888888888888
CLOCHES DE NOËL
les cloches de Noël sanglotent cette année,
O Jésus qu’ils sont loin les jolis carillons,
Qui depuis deux milles ans à la terre damnée,
Promettaient, hier encore, la paix aux nations.
De funèbres vapeurs ton étoile est voilée,
Et tes anges muets ont désertés les cieux:
L’Alléluia d’amour expire en la mêlée,
Parmi les cris de haine et les chocs furieux!
Berceur des purs espoirs et des saintes chimères,
Ton Évangile a proclamé tes douces lois,
Mais sourd à ton appel, comme aux larmes des mères,
César cruel, revient te clouer sur la croix.
L’Esprit est impuissant, la bête est déchainée,
Et sous ses griffes la raison courbe le col,
Le droit succombe, et la justice est garrottée
Par la force brutale au service du vol.
Ivre d’orgueil immonde et trônant sur les tombes,
Le Sabaoth …… brave l’humanité,
Et le monstre, couvert du sang des hécatombes,
Fait reculer le Dieu de la fraternité.
Frédérique BATAILLE
Les petits points de la 5° strophe peuvent être remplaces, poème écrit en 1914.
UN ÉCRIVAIN DE LA 3° PROMOTION
Pancrace Nireuni
L’expatriation d’un frère en Tunisie pour créer son entreprise, côtoyant des Tunisiens, des Marocains et des Algériens, un neveu commerçant avec des Libyens, des Irakiens et des Turcs, un frère aîné, ancien conseiller du Commerce extérieur de la France négociant avec l’Iran, la Syrie et le Liban ; il est difficile à l’auteur de ce manuscrit de ne pas s’imprégner des problèmes politiques de ces pays en pleine effervescence qui bouleversent la géopolitique mondiale. Après une formation technique et militaire de trois ans dans une école militaire et une affectation dans un Centre d’entrainement commando des chasseurs alpins, il rejoint un régiment de parachutistes pour terminer à Metz une courte carrière des armes de sept ans. Un séjour au Gabon, une expérience professionnelle dans l’exploitation forestière et diverses fonctions dans le monde agricole et commercial lui permettent de faire de nombreuses connaissances. Les circonstances de la vie ont fait qu’il intègre, comme personnel civil, le ministère de la Défense nationale en tant qu’informaticien pour accomplir une carrière de fonctionnaire qu’il quitte à l’âge butoir de 65 ans.
SON LIVRE
La découverte dans un ravin du maquis corse d’un véhicule criblé de balles entraine l’ouverture par la justice d’une enquête criminelle. Le propriétaire de la voiture, happé par la machine judiciaire, est vite dépassé par les événements. Innocent, comme il se doit, il se trouve impliqué dans une affaire des services secrets.
Appartenant à un « Ordre » dont les membres ne s’expriment que selon la discipline des arcanes, il met beaucoup de temps à réagir.
Aux temps anciens où les chrétiens étaient exposés à la persécution, ces derniers parlaient par métaphores et avec des expressions de sorte que seuls les initiés pouvaient en comprendre le sens. Ce langage imposé à l’époque par la « discipline des arcanes » n’était compréhensible que par les initiés.
Le sujet traite d’une affaire politique internationale que l’Agence France Presse, de par sa fonction d’information, diffuse régulièrement sur les réseaux médiatiques.
Les fils d’info à la fin du manuscrit permettent de situer le contexte.
La guerre russo-ukrainienne accentue l’importance de la prise en compte du message « subliminal » que cette histoire tente de faire passer.
Certains initiés « flasheront » immédiatement et déduiront rapidement le message que cette histoire transmet et pour le lecteur lambda voilà une occasion de se poser des questions.
LA GUERRE
Du fer, du feu, du sang ! C'est elle ! c'est la Guerre
Debout, le bras levé, superbe en sa colère,
Animant le combat d'un geste souverain.
Aux éclats de sa voix s'ébranlent les armées ;
Autour d'elle traçant des lignes enflammées,
Les canons ont ouvert leurs entrailles d'airain.
Partout chars, cavaliers, chevaux, masse mouvante !
En ce flux et reflux, sur cette mer vivante,
A son appel ardent l'épouvante s'abat.
Sous sa main qui frémit, en ses desseins féroces,
Pour aider et fournir aux massacres atroces
Toute matière est arme, et tout homme soldat.
Puis, quand elle a repu ses yeux et ses oreilles
De spectacles navrants, de rumeurs sans pareilles,
Quand un peuple agonise en son tombeau couché,
Pâle sous ses lauriers, l'âme d'orgueil remplie,
Devant l'œuvre achevée et la tâche accomplie,
Triomphante elle crie à la Mort: « Bien fauché ! »
Oui, bien fauché ! Vraiment la récolte est superbe ;
Pas un sillon qui n'ait des cadavres pour gerbe !
Les plus beaux, les plus forts sont les premiers frappés.
Sur son sein dévasté qui saigne et qui frissonne
L'Humanité, semblable au champ que l'on moissonne,
Contemple avec douleur tous ces épis coupés.
Hélas ! au gré du vent et sous sa douce haleine
Ils ondulaient au loin, des coteaux à la plaine,
Sur la tige encor verte attendant leur saison.
Le soleil leur versait ses rayons magnifiques ;
Riches de leur trésor, sous les cieux pacifiques,
Ils auraient pu mûrir pour une autre moisson.
II
Si vivre c'est lutter, à l'humaine énergie
Pourquoi n'ouvrir jamais qu'une arène rougie ?
Pour un prix moins sanglant que les morts que voilà
L'homme ne pourrait-il concourir et combattre ?
Manque-t-il d'ennemis qu'il serait beau d'abattre ?
Le malheureux ! il cherche, et la Misère est là !
Qu'il lui crie : « A nous deux ! » et que sa main virile
S'acharne sans merci contre ce flanc stérile
Qu'il s'agit avant tout d'atteindre et de percer.
A leur tour, le front haut, l'Ignorance et le Vice,
L'un sur l'autre appuyé, l'attendent dans la lice :
Qu'il y descende donc, et pour les terrasser.
A la lutte entraînez les nations entières.
Délivrance partout ! effaçant les frontières,
Unissez vos élans et tendez-vous la main.
Dans les rangs ennemis et vers un but unique,
Pour faire avec succès sa trouée héroïque,
Certes ce n'est pas trop de tout l'effort humain.
L'heure semblait propice, et le penseur candide
Croyait, dans le lointain d'une aurore splendide,
Voir de la Paix déjà poindre le front tremblant.
On respirait. Soudain, la trompette à la bouche,
Guerre, tu reparais, plus âpre, plus farouche,
Écrasant le progrès sous ton talon sanglant.
C'est à qui le premier, aveuglé de furie,
Se précipitera vers l'immense tuerie.
A mort ! point de quartier ! L'emporter ou périr!
Cet inconnu qui vient des champs ou de la forge
Est un frère ; il fallait l'embrasser, - on l'égorge.
Quoi ! lever pour frapper des bras faits pour s'ouvrir !
Les hameaux, les cités s'écroulent dans les flammes.
Les pierres ont souffert ; mais que dire des âmes ?
Près des pères les fils gisent inanimés.
Le Deuil sombre est assis devant les foyers vides,
Car ces monceaux de morts, inertes et livides,
Étaient des cœurs aimants et des êtres aimés.
Affaiblis et ployant sous la tâche infinie,
Recommence, Travail ! rallume-toi, Génie !
Le fruit de vos labeurs est broyé, dispersé.
Mais quoi ! tous ces trésors ne formaient qu'un domaine ;
C'était le bien commun de la famille humaine,
Se ruiner soi-même, ah ! c'est être insensé !
Guerre, au seul souvenir des maux que tu déchaînes,
Fermente au fond des cœurs le vieux levain des haines ;
Dans le limon laissé par tes flots ravageurs
Des germes sont semés de rancune et de rage,
Et le vaincu n'a plus, dévorant son outrage,
Qu'un désir, qu'un espoir : enfanter des vengeurs.
Ainsi le genre humain, à force de revanches,
Arbre découronné, verra mourir ses branches,
Adieu, printemps futurs ! Adieu, soleils nouveaux !
En ce tronc mutilé la sève est impossible.
Plus d'ombre, plus de fleurs ! et ta hache inflexible,
Pour mieux frapper les fruits, a tranché les rameaux.
III
Non, ce n'est point à nous, penseur et chantre austère,
De nier les grandeurs de la mort volontaire ;
D'un élan généreux il est beau d'y courir.
Philosophes, savants, explorateurs, apôtres,
Soldats de l'Idéal, ces héros sont les nôtres :
Guerre ! ils sauront sans toi trouver pour qui mourir.
Mais à ce fier brutal qui frappe et qui mutile,
Aux exploits destructeurs, au trépas inutile,
Ferme dans mon horreur, toujours je dirai : « Non ! »
O vous que l'Art enivre ou quelque noble envie,
Qui, débordant d'amour, fleurissez pour la vie,
On ose vous jeter en pâture au canon !
Liberté, Droit, Justice, affaire de mitraille !
Pour un lambeau d'Etat, pour un pan de muraille,
Sans pitié, sans remords, un peuple est massacré.
- Mais il est innocent ! - Qu'importe ? On l'extermine.
Pourtant la vie humaine est de source divine :
N'y touchez pas, arrière ! Un homme, c'est sacré !
Sous des vapeurs de poudre et de sang, quand les astres
Pâlissent indignés parmi tant de désastres,
Moi-même à la fureur me laissant emporter,
Je ne distingue plus les bourreaux des victimes ;
Mon âme se soulève, et devant de tels crimes
Je voudrais être foudre et pouvoir éclater.
Du moins te poursuivant jusqu'en pleine victoire,
A travers tes lauriers, dans les bras de l'Histoire
Qui, séduite, pourrait t'absoudre et te sacrer,
O Guerre, Guerre impie, assassin qu'on encense,
Je resterai, navrée et dans mon impuissance,
Bouche pour te maudire, et cœur pour t'exécrer !
La guerre
Poèmes de Louise Ackermann
Citations de Louise Ackermann
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On lui a tamponné "RETRAITE" sur sa carte d’identité
Et d’un coup d’encre, il a vu sa vie s’effacer
Pourtant la journée avait bien commencé
De son adieu aux armes, on l’avait honoré
Délaçant pour la dernière fois, les lacets de ses rangers usées
Une larme coule lentement, l’armée fut son passé
Puis viennent les semaines, interminables et moroses
Où le temps vous donne l’impression d’avoir fait une pause
Il se dit, « je suis peut-être en vacances, pour une longue période »
Mais il comprend très vite, qu’il n’est plus la même personne
L’ancien se lève le matin, droit et fier, mais il ne voit plus
S’élever le beau drapeau français, qui jadis l’avait ému
Il n’entend plus le clairon résonner, et lui faire lever la tête
Il n’entend plus les petits gars, chanter sa belle Marseillaise
Alors, résigné il prend son café seul dans son coin
Et se met à rêver à tous les copains
Ils n’ont plus le même combat, le même ennemi
Eux œuvrent pour la patrie et lui contre l’ennui
Et il prend conscience que c’est fini
Il attend inlassablement que le téléphone résonne
Dans l’espoir qu’un frère d’armes, s’est rappelé à sa personne
Il crée des pages, des forums, des groupes
Dans l’espoir d’une discussion, une retrouvaille
Mais hélas, il n’est plus de la troupe
Il tourne en rond, se cherche des activités, mais rien n'y fait
Une gravure trop profonde est ancrée dans son cœur
Et toujours dans la tête toutes ses belles années passés
Toutes ces OPEX enfouies, il y pense trop d’ailleurs
Et des chimères lui rappellent, peu souvent le meilleur
Il craque parfois, il le sait, il le sent, quand une larme vient à couler
L’ancien attend inlassablement toutes ces commémorations
Qui pour quelques instants, lui redonneront les frissons d’antan
Puis s’assoit devant la télé, ou face à un journal usé
Va-t-on parler de son armée ?
Mais ça le laisse souvent sans voix, ça le rend triste quelques fois
Lorsque les médias, lui matraquent le nom de Casey toute la journée
Alors que ses frères d’armes sont en train de tomber
Et que personne ne parle de son armée
ça l’énerve quand on dissout, quand on ne paie pas, quand ses potes sont maltraités
Il s'insurge quand il sent que le peuple s’éloigne de son armée
Il essaye d’aider, de soutenir comme il peut
Pendant une heure, deux heures, il est utile, il est heureux
Et le soir quand tout s’éteint, quand la lune bas son plein
Il prend sa clope, et en regardant vers le ciel
Se voit quand il était là-bas en afgha
Il se voit là-bas avec ses frères au combat
Se met à rêvasser aux belles actions menées
Mais se fait vite rattraper, lorsque sa clope est consumée
Alors il rentre se coucher, demain il se lèvera très tôt
La même journée qui l’attend
Sans le son du clairon d’antan
Il regarde comme tous les soirs, ses rangers au fond du placard
Une larme coule sur ses rides, qui désséche ses sillons
Il est trop vieux, mon bel ancien
Pour aller se battre avec ses copains
Va-t-il rêver, à ces combats, qu’il ne fera surement pas
Va-t-il rêver à ces combats et se retrouver là-bas
Je le saurai demain matin, avec un café à la main
Mon dieu que ma vie, fut bien
Auteur anonyme