VOICI UNE LETTRE DU SECRETAIRE GENERAL DES A.E.T. QUE JE TROUVE D'ACTUALITÉ ET DE PLUS M'INTERPELLE QUAND AU CONTRAT D'ALLÉGEANCE !!!
L'IDENTITÉ ENFANT DE TROUPE
L'IDENTITE DES ANCIENS ENFANTS DE TROUPE EST UNE PARTIE
INDISSOCIABLE DE L'IDENTITE NATIONALE
L'identité nationale c'est d'abord une histoire d'amour:
l'amour d'un pays, de son passé, de son présent , et mère du
futur que l'on espère pour lui. En donner une définition est
donc rigoureusement impossible. De même que l'amour entre des
personnes est un hasard qui devient destin, l'identité nationale est
la somme de hasards individuels qui deviennent destin collectif.
Naitre Français est le fruit du hasard. Le devenir aussi, car les
prétendants à la citoyenneté française, que cela soit par désir
ou par nécessité, ont souvent subi, dans leur pays d'origine, des
événements qu'ils n'ont pas choisis. Nés sur le sol de France ou non,
ceux qui y vivent doivent l'aimer. Qu'importe la façon dont apparait
et se développe cet amour: ce peut-être le coup de foudre, ou un
amour qui se construit jour après jour, voire un amour «de raison».
Qu'importe la forme de cet amour: amour passion au nom duquel
on est prêt à tout donner, y compris sa vie, ou immense tendresse
alimentée par les voix de tous ceux qui se sont tus après avoir apporte
une pierre à l'édification de notre patrimoine commun, ou encore
amour acquis «non par le sang reçu, mais par le sang verse».
C'est l'agrégation, dans le creuset commun de la Nation, de tous ces
amours aux formes diverses qui constitue notre destin commun.
On pourrait aussi la nommer « solidarité nationale ». Cette solidarité
a un ciment: c'est, comme le disait Ernest Renan , le sentiment
des sacrifices que l'on a fait et de ceux que l'on est dispose a faire.
Je traduis ma perception de cette affirmation: pour moi, c'est,
simultanément, la commémoration du 11 novembre et l'engagement
volontaire, dans l'Armée de terre, du jeune Français qui sait qu'il
risque de partir en opération en Afghanistan, ou ailleurs, où il
risquera sa vie.
Renan disait aussi qu'une Nation est à la fois un passé et un
«plébiscite de tous les jours». «Une Nation suppose en effet un
passé, mais elle se résume pourtant dans le présent par un fait
tangible : le consentement, le désir clairement exprime de continuer
la vie commune» disait-il encore . Cela ne vous fait penser à rien ?
Ne peut-on pas dire la même chose à propos d'un couple qui vit une
histoire d'amour qui, des lors, constitue son identité commune ?
Mais, comme Georges Brassens osait surenchérir sur Paul Valery
dans une « Supplique pour être enterre sur une plage de Sète »
(tiens, j'ai cité deux éléments éminents, quoique différents, de notre
Identité nationale !), j'ose compléter la pensée du grand maitre en
dialogue permanent entre le passé, le présent et l'avenir envisageable
d'une Nation.
Certains seraient tentés de définir la Nation autour de la République
et de la laïcité, d'autres autour des valeurs chrétiennes, d'autres
encore en se référant a l'héritage de Pascal ou Montesquieu, de Hugo
ou Zola, de Sartre ou Aron. Qu'importe si ce sont là, pour les uns ou
pour les autres, leurs façons particulières d'exprimer leur amour de
leur pays ! Ce qui compte, c'est la finalité, c'est à dire la constitution,
autour de ces valeurs variées, d'une conscience morale partagée.
Bien sûr, pour tenter de dessiner les contours de l'identité nationale
peuvent aussi être avancées des considérations relatives à la race,
à la langue, a la religion, aux fleuves et aux rivières, aux montagnes
et aux collines, aux pâturages et aux vignobles, aux châteaux, aux
églises, a toutes les vieilles pierres qui témoignent de l'œuvre et,
souvent, du génie de nos pères bref, a tout ce qui constitue l'Histoire
de notre pays. Une Histoire, soit dit en passant, qui est Une. On ne
peut la découper en rondelles: il faut la prendre tout entière ou la
laisser. C'est Marc Bloch qui disait : « Il est deux catégories de
Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France: ceux qui
refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims; ceux qui lisent
sans émotion le récit de la fête de la Fédération ».
Fête qui fût célébrée le 14 juillet 1790 au champ de mars à Paris .
Alors voilà, moi j'aime mon pays et vous aussi, je le sais. Depuis
L’EMPT du MANS (1), soit depuis maintenant 50 ans, je ne vous ai
jamais oubliés. Année après année, mon affection pour vous a grandi
dans le secret de mon souvenir. Les murs de notre école ont créé
entre nous des affinités (au sens littéral du terme) si fortes que les
liens qui nous unissent sont indissolubles comme le sont les liens
du sang. Je me sens avec vous en analogie tant je vous ressemble
et tant vous me ressemblez. Tiens, j'ai décrit la une identité, la
nôtre, l'identité des anciens Enfants de Troupe qui est une partie
indissociable de notre identité nationale.
Gilbert ROBINET - Secrétaire général de l'association des AET
(1) JE ME PERMETS D'AJOUTER DE TOUTES LES ECOLES MILITAIRES